Une étude lancée sur les pesticides Parkinson
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EVALUATION RÉTROSPECTIVE La démonstration est compliquée. L'évaluation rétrospective oblige à demander à des personnes souvent âgées les produits qu'elles ont utilisés vingt ou trente ans auparavant et pendant combien de temps elles s'en sont servies. De plus, parmi les centaines de molécules utilisées comme produits phytosanitaires, il faut établir lesquelles sont en cause, en excluant d'autres facteurs de risque. Médecin chef et responsable de la médecine du travail à la MSA, le docteur Jean-Pierre Grillet précise que la Sécurité sociale des agriculteurs a déjà travaillé sur le sujet. "L'étude cas-témoin Terre, menée entre 1999 et 2001 par la MSA et l'unité 708 de l'Inserm, a trouvé un risque de faire une maladie de Parkinson multiplié par 1,9 chez les personnes exposées pendant plus de quinze ans aux pesticides. C'est un surrisque comparable à celui de faire un cancer du poumon pour un fumeur passif." La nouvelle étude surveillera la fréquence de la maladie de Parkinson parmi les affiliés de la MSA en recensant les produits utilisés et les durées et modalités d'utilisation. Elle démarrera dans quatre départements et régions : Charente-Maritime, Limousin, Gironde et Mayenne. Les résultats ne seront pas disponibles avant plusieurs années. La MSA a aussi lancé en 2005 l'enquête Agrican sur le lien entre les activités agricoles et l'apparition de cancers. Plus de 115 000 personnes y participent. Les premiers résultats de cette étude devraient être connus en 2008. Paul Benkimoun |