polluants intérieurs: les dangers
De dangereux polluants habitent nos maisons. Selon l'étude réalisée par l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI), "une trentaine de polluants chimiques, physiques et microbiologiques" ont été détectés dans 567 résidences, étudiées dans 74 communes réparties sur tout le territoire. L'amiante n'a pas été pris en compte et les niveaux de monoxyde de carbone sont "voisins de zéro". La limite de cette étude réside dans le fait qu'il n'existe pas en France de "valeurs guides" auxquelles comparer les concentrations constatées dans les logements. Ces polluants sont classés en quatre catégories. Les polluants chimiques. Certains font partie des sept substances particulièrement toxiques, dont l'éradication doit être considérée comme "hautement prioritaire". Il s'agit du formaldéhyde (bougies, produits d'entretien, colles), du benzène (carburants, bricolage), de l'acétaldéhyde (panneaux de particules, isolants), des phtalates (plastiques) et des dichlorvos (insecticides). Ces produits sont suspectés de provoquer des maladies respiratoires ou neurologiques. Du styrène (matières plastiques, matériaux isolants) et du toluène (peintures, colles, vernis, tapis), qui peuvent créer des troubles neurologiques, ont été trouvés dans un logement sur 541. Du toluène seul a été détecté dans 37 garages attenants à une résidence. Les polluants biologiques. Chiens, chats et acariens exposent les habitants à des molécules chimiques (allergènes) à l'origine d'allergies ou de crises d'asthme. La moitié des logements présentent des taux importants de ces substances, mais les études scientifiques montrent que près de 80 % de la population n'est pas menacée par les allergènes d'acariens. Les paramètres physiques. Les teneurs en particules (tabac, combustion, ménage, pollution extérieure) et en radon (gaz radioactif) se situent dans des limites qui ne présentent apparemment pas de danger. Les paramètres de confort et de confinement. Dans la moitié des logements, la température est supérieure à 21 oC ; 5 % de ces derniers la voient dépasser 25,5 oC dans les chambres à coucher. La moitié des logements présente un taux d'humidité dans l'air de 49 %, une proportion quasiment idéale. Le dioxyde de carbone, au contraire, est excessif dans 5 % des logements. Conseils pour améliorer la situation. L'arrêt du tabac vient en tête des recommandations, car cigarettes, cigares et pipes dégagent plusieurs de ces substances dangereuses. La fumée est notamment une source de formaldéhyde. Par ailleurs, l'OQAI recommande de bien lire les consignes d'utilisation des produits et de se renseigner auprès des fabricants et distributeurs sur leur dangerosité, de ne pas les mélanger et de les utiliser dans des endroits aérés. Cet organisme conseille aussi d'éviter l'utilisation intensive des pesticides, parfums d'ambiance, bougies et encens. Enfin, ouvrir les fenêtres est un geste indispensable. Pour assurer le renouvellement de l'air, il faut aérer pendant une dizaine de minutes, soit après une activité polluante, soit le matin dans les chambres. Mais attention à penser à éteindre le chauffage de manière à éviter le gaspillage énergétique ! Françoise Chirot |